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Le sport au féminin – Historique

( extrait de la communication de Mme Françoise BARON-BOILLEY faite le 28 juin 2008 à l’UFR-STAPS, Faculté du Sport de Nancy et paru dans le N°46 de la revue officielle de la Fédération Française des Médaillés de la Jeunesse et des Sports)

Origines du sport féminin et évolution jusqu'à nos jours:

1885 : le livre du baron de VAUX « les femmes, le sport » trace les portraits de 26 femmes pratiquant avec brio équitation, chasse, tir ou escrime. On remarque que se sont en général des femmes de la noblesse.

1892 : droit de porter un pantalon pour la pratique du vélo ; quelques polémiques dans le milieu médical :  le docteur TISSIER  prévoit des répercussion fâcheuses sur les organes féminins.

1898 : des femmes de classes populaires se retrouvent dans des Sociétés de Gymnastique réservées aux instituteurs.

1900 : Dr.HERICOURT : "de par son anatomie spéciale, la femme est incapable des efforts que comporte tout sport. Il semble oiseux d’insister sur ce point qu’un sport n’est pas un jeu de femmes ".

1904 : H.DESGRANGES indique que " la femme a plus de devoirs que de droits, la pratique sportive de compétition semble incompatible avec cet ordre social qui trouve des justifications physiologiques."

1912 :  à Stockholm, Pierre de COUBERTIN précise : " une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte ". Il restera hostile à la participation des femmes aux J.O.

 Il apparaît que la pratique sportive féminine reste confidentielle, ce qui fait dire à C . LOIVEAU, sociologue, que " le sport originellement a un sexe et il est masculin".

Nénamoins,  création de l’Union Française de Gymnastique féminine. Il s’agit surtout d’activités de loisirs même si quelques exploits sont malgré tout à noter.

Création du club FEMINA-SPORT ( foot – athlétisme)

1915 : création de ACADEMIA

1916 : création de FSFSF.  Alice MILLAT, très impliquée dans différents postes à responsabilités, œuvre pour la création de la FSFSF, organise l’olympiade féminine de Monaco en 1921 et crée la Fédération Sportive  Féminine Internationale

1928 : J.O d’Amsterdam : le CIO décide d’inclure officiellement des épreuves féminines en athlétisme : 100m, 800m, saut en hauteur, disque, 4x100m. 277 femmes participeront sur 2883 athlètes.

1936 : Confirmation de COUBERTIN : " le seul véritable héros olympique c’est l’adulte mâle individuel. Par conséquent, ni femmes, ni sports d’équipes ". Il confirme son point de vue par ces déclarations : " il n’est pas d’être plus odieux que ce qu’on appelle la femme sportive, celle qui est préoccupée comme et presque autant que nous de faire de la marche, du tennis, de l’escrime, du cheval, et qui a tant de choses sportives dans le programme de son existence journalière qu’elle ne trouverait plus le temps de donner à tèter à son gosse si elle elle n’avait point aidé la providence à ne pas lui en donner, et qu’elle ne trouve pas davantage celui de songer aux soins de son intérieur et à la décence de sa tenue ".

1922/1925 : le Dr.BOIGEY préconise : " pas de course de fond, pas de saut en longueur, hauteur, en vue de records, pas de lutte, ni boxe, pas d’équitation. Tout exercice qui s’accompagne de chocs, secousses, est dangereux pour l’organe féminin. Pour autant l’exercice physique n’est pas interdit à la femme : elle doit être en bonne santé et vigoureuse, c’est une exigence de la maternité ". Un constat : la fonction de procréation éloigne la femme des pratiques sportives.

1938 : l’athlétisme, sport phare des J.O. et sport masculin par excellence, permet aux femmes d’entrer dans le giron de la Fédération Internationale.

Qu’en est-il à l’aube du 21e siècle :

Les femmes sont officiellement reconnues dans toutes les pratiques de tradition masculines : force, endurance, combativité ( 1984 :marathon – 1995 : triple saut, saut à la perche – 2003 :3000m steeple)

En France aujourd’hui, on estime que les féminines pratiquant un sport représentent 48% de l’ensemble des sportifs, mais parmi les licenciés, elles ne représentent que 32%.

Concernant  l’athlétisme national, à la fin de la saison 2008, les féminines représentaient 42.13% de l’ensemble des licenciés

On peut nourrir quelques regrets puisque dans toutes les structures, que ce soit parmi les dirigeants, les cadres techniques, les officiels de compétition, les féminines sont encore sous représentées. Même si, depuis quelques années, on peut remarquer une progression, un effort est à faire pour atteindre la parité.